1. Historique
Le bureau de traduction de la Bible en langue fuliiru a vu le jour à partir de l’année 1981, sous l’initiative du Révérend Pasteur RUHIGITA NDAGORA, ex-Représentant Légal de la 8ème CEPEZa, aujourd’hui 8ème CEPAC. Dans sa vision d’aider les églises de différentes communautés linguistiques de l’Est de la RD Congo à accéder à la Parole de Dieu traduite en leurs langues maternelles, et d’avoir une pleine croissance spirituelle et de répondre favorablement à l’ordre suprême de notre Seigneur Jésus Christ, le Révérend Pasteur RUHIGITA NDAGORA a signé un accord avec Wycliffe. Ainsi, un spécialiste nommée Roger Van Otterloo fut recommandé par Wycliffe, afin de venir entreprendre les activités de traduction en milieu Fuliiru. Le travail a commencé par la conception du système d’écriture et la traduction du Nouveau Testament. 2. IMPACT En 2000 ans, la publication de 10 000 exemplaires du Nouveau Testament a eu lieu. Cela constitue un impact positif au sein du peuple Fuliiru, en ce sens que: 1) Notre langue qui était en voie de disparition a repris son souffle. A titre illustratif, avec l’enquête de Monsieur Roger Van Otterloo et le comité de langue, nous avons constaté qu’environ 95% des Bafuliiru vivant dans la ville d’Uvira et ses périphéries s’expriment aisément en langue Fuliiru ; 2) Dans la plupart de nos églises, la parole de Dieu est prêchée en langue fuliiru et nos chorales composent et chantent les cantiques en langue fuliiru. Ainsi, la Parole de Dieu est maintenant bien comprise qu’avant et il y a un grand changement de vie et de mentalité dans la communauté Fuliiru. A titre d’exemple, la guerre des années 1996-1998 a dévasté notre Territoire, et a entrainé le conflit tribal, notamment entre les Bafuliiru et les Banyamulenge. Mais aujourd’hui, ces deux tribus se sont réconciliés et cohabitent. Cela prouve que la Parole de Dieu prêchée en langue fuliiru contribue à la transformation spirituelle et morale du peuple Fuliiru. Que Dieu soit loué ! 3. LOCALISATION Le bureau du projet de traduction de la Bible en langue fuliiru se trouve dans la cité de Kagando/Kiliba, Territoire d’Uvira, Province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. La langue fuliiru est parmi les langues bantoues, et compte plus de 450 000 locuteurs appelés Bafuliiru, regroupés dans une collectivité chefferie. La chefferie des Bafuliiru couvre la plus vaste étendue du Territoire d’Uvira (1421km2). 4. ORGANISATION FONCTIONNELLE Le bureau de traduction de la Bible en langue Fuliiru est organisé comme suit : • Conseil d’Administration Un conseil d’administration appelé communément « comité de langue » est constitué du Président, vice président, trésorier, secrétaire et les conseillers. Tous sont des responsables des églises du milieu Fuliiru. • Bureau de traduction de la Bible Le bureau est subdivisé en 3 départements, entre autres, la traduction de la Bible, l’alphabétisation et la promotion des Ecritures Saintes. Il est dirigé par un directeur du projet formé par la SIL-ECG. Département de traduction de la Bible Ressources affectées: a. Les traducteurs : sont des agents formés dans les domaines de la traduction par la SIL-ECG et qui travaillent à temps plein au sein du projet. Ils sont outillés, recyclés à partir des séries d’ateliers de formation sur les principes de base de la traduction et sur les discours bantous. Parmi ces traducteurs, une équipe se charge de la traduction des ébauches de la Bible, et une autre du style naturel de la langue. b. Le retraducteur : Il s’agit d’une personne chargée de retraduire littéralement en français, à partir du texte traduit en langue pour permettre aux conseillers en traduction de savoir le contenu de la langue cible. c. L’Exégète : l’exégèse est assurée par un traducteur qualifié du domaine de la traduction avec une formation universitaire du niveau de maitrise à NEGUEST NAIROBI KENYA d. Le Conseiller interne en traduction et en linguistique : il s’agit du consultant spécialiste affecté dès le commencement du projet par Wycliffe au milieu fuliiru. e. Conseiller externe en traduction : un spécialiste reconnu sur le plan international, affecté par la SIL-ECG pour la vérification des textes traduits. f. L’équipe des reviseurs : ce sont locuteurs fuliiru recommandés par les différentes églises et ou congrégations du milieu Fuliiru Département d’alphabétisation : a. Classes d’alphabétisation des lettrés et illettrés : des livres d’alphabétisation pour les lettrés et illettrés sont disponibles. Les églises se chargent de créer les classes d’alphabétisation sur demande. b. Enseignement à l’école primaire : les manuels pour enseignant et pour élève sont imprimés en langue fuliiru dans l’objectif d’intégrer les cours de religion et culture africaine sur le programme national de l’école primaire. Ce programme est déjà approuvé par le ministère de l’enseignement primaire, secondaire et initiation à la nouvelle citoyenneté. c. Production des Littératures Département de la promotion des Ecritures Saintes But : a. Faciliter l´utilisation des Ecritures Saintes aux membres de la communauté chrétienne pour la croissance personnelle et communautaire, l’évangélisation, la direction des activités de l’église et pour aborder les préoccupations de la communauté. b. Renforcer la capacité pour la promotion soutenue de l’utilisation des Écritures Saintes. c. Développer les ressources et les matériaux de formation qui sont pertinents à l’utilisation des Ecritures Saintes et les rendre plus accessibles aux communautés et aux organisations concernées. Les séminaires des formations des leaders ecclésiastiques sont organisées, les livres de thèmes différents sont écrits et ou traduits, tels que, le livre de VIH/SIDA, le cours de religion, vie chrétienne engagée, et d’autres sont en cours de traduction, tels que, guérir le traumatisme, le défit d’être une femme, que ton royaume vienne. Le film de la vie de Jésus traduit en langue fuliiru est à la portée de la communauté, la traduction des chants à partir du recueil des chants de victoire Swahili est en cours, d’autres histoires bibliques audio sont en train d’être travaillé dans le programme photostory et Audacity. L’équipe de traduction fait les descentes aux églises pour l’évangélisation en langue et la sensibilisation de la population sur l’utilisation du NT fuliiru et autres portions de l’AT déjà traduites et imprimés en ébauche. 5. ETAPE SUIVI DANS LA TRADUCTION - Traduction des ébauches : les ébauches sont traduits à partir de l’original et de la confrontation des plusieurs versions Bibliques, notamment versions Françaises et Anglaises. Malgré les diverses versions, la Nouvelle Bible Second Révisé (pour les mots clés Bibliques), la Bible français courant et Swahili Congo sont nos versions de base tout au long de la traduction. Quant à la traduction des noms propres, notions inconnues et la versification, la version Swahili Congo nous a beaucoup servi. De plus de ces différentes versions, plusieurs documentaires nous ont servi comme par exemple, le pupitre du traducteur (un documentaire avec plusieurs commentaires et dictionnaires Bibliques). - Exégèse : L’exégèse se fait à partir de l’hébreu et Grec. - Vérification par le consultant interne : Après traduction, le consultant interne reçoit le texte pour vérification de l’exégèse, du style grammatical. - Vérification par les reviseurs : les reviseurs vérifient la naturalité, la clarté et l’exactitude du des textes déjà traduits. Ils peuvent suggérer la correction en cas de nécessité. - Vérification par le consultant externe : il fait la vérification minutieuse de l’exégèse de chaque verset et propose les corrections. - Test communautaire : les textes sont imprimés et envoyés aux églises pour la lecture publique et les auditeurs suggèrent à leur tours les corrections. Notons que l’équipe de traduction reste flexible aux remarques données par chaque instance. - Contrôle technique : ce contrôle se fait par l’équipe de traduction et le consultant y affecté. Il s’agit du contrôle minutieux des frappes, de l’orthographe de chaque mot selon ses occurrences, des mots clés, des termes bibliques, des marqueurs de ponctuation, des introductions et du glossaire. - Lecture à haute voix : Cette lecture permet de dénicher non seulement les fautes d’orthographe, mais aussi de style naturel et de l’exactitude du texte. - Mise en forme : C’est l’étape réservé au spécialiste du domaine assisté par un membre de l’équipe de traduction. - Impression : L’impression prévue après mise en forme est conditionnée d’une participation locale de 50% du coût alloué. 6. ACTIVITES EN COURS - Vérification technique - Glossaire - Lecture à haute voix - Mise en forme 7. PERSPECTIVE D’AVENIR L’achèvement de la traduction Biblique n’implique pas la fin du projet, mais plutôt le début, car la Bible publiée sera l’outil de base pour les restes des activités, entre autre, la publication des littérature bibliques, l’encadrement des leaders ecclésiastiques pour l’utilisation de la Bible traduite, la sensibilisation de la communauté et/ou chrétiens pour la consommation de l’outil en vue d’une transformation spirituelle, économique et morale, l’enregistrement sonores des textes bibliques avec « la foi vient en écoutant », la compositions des chants à partir des textes traduits… 8. DIFFUCULTES RENCONTREES Le travail de traduction de la Bible est une activité que Satan a toujours combattit, surtout dans l’étape finale avant publication. Le projet fuliiru n’échappe pas à ce défi, entre autre le manque de financement qui handicape certaines activité, le personnel travaille sans contrat, les églises ne sont pas capables de le fournir une assistance régulière, ni de garantir le fonctionnement. Au début le bureau de traduction comptait 16 personnes reparties dans les départements de traduction, d’alphabétisation et promotion des Ecritures Saintes. Suite au manque de fonds un grand nombre est assaini et un décès enregistré. Aujourd’hui, l’équipe est constituée de 4 personnes dont une sentinelle, deux traducteurs et le directeur. Malgré l’effectif réduit, ce personnel est dépourvu d’assistance de part et d’autre. C’est toujours un fléau que Satan organise pour combattre l’œuvre de Dieu. La participation locale à l’impression de la Bible est maintenant un problème casse tête de la part de la communauté Fuliiru vivant dans une situation de crise politique et économique. La pauvre population soumise à une contribution, n’est pas capable de s’en sortir quand bien même elle souffre de manières différentes, notamment le chaumage, la scolarisation des enfants… Les restes des activités prévues après la publication de la Bibles se heurtent à une obscurité quant au financement du fait que le bureau n’a pas de source d’autofinancement, ni le soutien extérieur. En dépit de ces difficultés, l’œuvre de Dieu avance toujours. La foi et la détermination de l’équipe restent encourageantes et espérons que Dieu va susciter les bienfaiteurs de part et d’autre pour soutenir son œuvre.